Si la vie était un roman
Si la vie était un roman
On porterait la tête sous le bras quand elle devient trop lourde
On persuaderait la porte de s’ouvrir bien gentiment quand on a oublié ses clés
On entrerait dans les tableaux pour s’y promener à son aise
On fendrait les lacs d’un revers de main pour traverser à pied sec
On irait au bureau dans son lit pour passer plus de temps à rêver
On choisirait chaque matin sa tête du jour
On aurait dans le crâne un bouton off pour éviter l’ébullition
Des mots et des expressions très laids comme « gérer » ou « lister » se racorniraient et tomberaient tout seuls du dictionnaire
Les oiseaux feraient de temps en temps la planche dans le ciel, juste pour rire
Les chiens promèneraient leur propriétaire au bout d’une laisse d’un kilomètre de long
Les enfants en laisseraient dans l’assiette et les parents en redemanderaient
L’ordinaire aurait belle gueule
Si la vie était un roman